Ils sont épris de leurs vélos, aiment l’aventure et sont dopés à l’adrénaline des défis sportifs. Axel LE HER et Alexandre LUCAS, collaborateurs rennais du Groupe Legendre, ont passé 36 h sur leurs vélos, sans dormir : 700 km sans s’arrêter.
En avril dernier, 300 courageux sportifs ont pris le départ, à minuit, de ce rallye-raid vélo traversant l’Espagne en autonomie complète, en orientation, et sans assistance.
La règle est simple : 1 point de départ à HASPARREN au Pays Basque, 1 point d’arrivée à SETUBAL au sud de Lisbonne, 4 checkpoints, 1 vélo, 2 bons mollets, 1 gros mental, 1 GPS avec la trace enregistrée et le 1er arrivé remporte la course !
Axel bénéficie d’un passé de bon coureur cycliste en compétition régionale chez les jeunes et Alexandre est un habitué des efforts longs avec de belles références comme des participations à l’UTMB (Ultra Trail du Mont Blanc-180 km/D+ 10 000), la Gravel Tro Breizh (1.400 km) et déjà une Desertus Bikus à son actif.
Le début de l’aventure, c’est :
1. La constitution de la trace
La constitution de la trace, c’est excitant. Des heures passées à imaginer, visualiser sur Google View le parcours, établir des priorités avec l’altitude, le vent, l’état des routes… Construire, hésiter, modifier, décider. L’objectif sera d’aller vite. Ce sera donc le plus de route possible (environ 80 % de routes, 20 % de chemins).
2. Le choix du vélo
Puis c’est le choix du vélo et de son équipement embarqué. La vitesse étant privilégiée, ce sera un vélo de route adapté, avec des pneus un peu plus larges (32 en lisse), des prolongateurs et une bonne selle. C’est important, la selle.
3. L’équipement embarqué
La tente, c’est non. La couette, c’est Non aussi. Ce sera donc le minimum nécessaire, un compromis poids/confort, un vélo adapté bike packing d’un poids de 17/18 kg (à comparer avec un vélo de route de compétition de 7 kg max).
4. Le plan d’entrainement
Enfin, un plan d’entrainement à réaliser à la sortie de l’hiver puisque le rallye a lieu en avril. Des heures d’entrainements quelle que soit la météo.
Pourquoi ce Challenge ?
Alexandre l’a déjà réalisé l’année dernière et il a adoré. Et puis l’Espagne est sans doute le pays le plus agréable à parcourir en vélo, car les Espagnols sont respectueux des cyclistes.
Le débrief d’Alexandre, la découverte d’un pays et le soleil ont donné envie à Axel de s’inscrire aussi.
Au 1er rond-point, l’aventure débute. Chacun sa route, chacun son chemin.
Alexandre et Axel s’étaient donné rendez-vous avec eux-mêmes, puis ils ont décidé sur la ligne de départ de partir tous les deux, et ont finalement rallié l’arrivée ensemble, en mode compet.
Tout s’est bien passé. De bonnes conditions climatiques, pas de problème mécanique, pas de pépins de santé.
Comme sur un bateau, le sommeil est une donnée fondamentale de la performance. Dormir peu était un choix fort :
- > 1ére nuit, départ minuit, pas d’arrêt
- > 2e nuit, 4h, improvisation dans une salle de resto
- > 3e nuit, 4h dans un hôtel
- > 4e nuit sur le vélo (enfin si 1/4h sur un parvis d’église), l’arrivée est proche et nous voulons en terminer !
Soit 8 h de sommeil au total !
« Qu’est-ce que je fais là ? »
Aussi surprenant que cela puisse paraître, ils ne se sont jamais embarrassés l’esprit avec ce sentiment. Trop tard et sans intérêt de toute façon.
Les plus beaux paysages ?
Le Désert Bardenas, le sanctuaire du western spaghetti.
Les lumières changeantes, l’évolution des paysages, c’est vraiment très beau. En vélo, on a vraiment le temps d’observer. C’est génial.
Comment occuper la pensée après avoir fait 2 fois le bilan de sa vie ?
Musique pour Axel
Musique et méditation pour Alexandre
Comment surmonter les douleurs des jambes, du dos, aux fesses… ?
Le mental, l’envie et, aussi surprenant que cela puisse paraître, le plaisir.
Le mental est bien sûr prépondérant. Il doit prendre le dessus sur le corps et ses douleurs.
3 jours et 22 heures pour boucler cette aventure. Seulement.
Ils se classeront à la 32e place avec moy > 24 km/h.
Leur objectif était d’être en dessous des 4 jours.
L’arrivée puis… le bar !
C’est le lieu de convivialité, ouvert du 1er au dernier arrivant, où les aventuriers reviennent après quelques heures de sommeil déguster une bonne bière et raconter leurs aventures. Le seul moment, en fait, où tu rencontres les autres participants, enfin les finishers.
Mais raconter quoi ?
Le partage d’émotions, bien sûr, mais plus probablement des banalités, car la DESERTUS BIKUS, c’est avant tout un parcours personnel, la découverte de soi, un voyage intérieur qu’on ne partage pas. Le récit n’en serait que trop lisse, anecdotique par rapport à notre ressenti profond et nos sentiments intimes.
Fiers et heureux d’avoir relevé ce défi, en relèveront-ils d’autres ?
Axel n’en a pas pour l’instant.
Alexandre a une petite balade en tête : la Transcontinental (3 750 km, 47 000 m D+, 15 jours max, 4 pays traversés) avec autonomie totale de Roubaix à Istanbul. Un challenge hors norme. Un rêve sauvage.
Une folie !